Catastrophe ambulante number one : Becky ! [Clone]

Lundi. Une journée comme toutes les autres. Début de semaine. Reprise du travail après quelques jours de repos. Une forte envie de rester, ne serait-ce quelques heures de plus au lit, d’envoyer balader son réveil et se cacher sous sa couette. Ou alors, se porter malade. Mais voilà, Amy n’avait guère le choix, et tout cela lui était tout simplement impossible. Gérante de sa propre boutique de prêt à porter, elle se devait de se montrer présente pour ses employés, mais aussi pour ses clients, fidèles ou non, qui ne demandaient qu’à la voir motivée pour son magasin. Motivée, elle y était. Depuis toute petite, elle en avait rêvé d’ouvrir sa propre boutique, de pouvoir dessiner quelques tenues, faire ses preuves dans ce domaine qu’était la mode. Amy avait du redoublé d’effort, travaillé dur pour atteindre ce but, une adolescence plutôt gâchée d’ailleurs. Après une petite descente aux enfers, elle avait foncé tête baissée dans ses études mais il faut croire, que tout travail avait payé. Elle ne pouvait donc pas tout envoyer en l’air pour seulement quelques heures de plus au lit. Bon d’accord, elle aurait pu, juste une fois, tenté la chose, elle avait tellement travaillé dur jusqu’à aujourd’hui, qu’une journée de repos n’était pas trop demandé mais bon. Amy avait donc repoussé ses draps au bout de son lit lorsque son foutu réveil avait sonné. Partageant un magnifique studio avec sa meilleure amie Becky, elle avait fait aucun bruit, pour ne pas la réveiller, celle-ci dormant à poings fermés, comme un gros bébé. Sûrement rêvait-elle encore à son prince charmant qui venait la sauver d’une méchante sorcière. Alors par respect, elle ne lui balancerait pas un coussin en pleine tête. Amy se hâta d’aller à la salle de bains, certes petite mais suffisante pour elles deux, puis prit une bonne douche bien fraîche pour se réveiller, et se remettre les idées en place. Et il y avait de quoi.

Un week-end en compagnie de Matthew, son petit ami depuis maintenant plus de 10 mois. Du pur bonheur n’est-ce pas ? A vrai dire pas plus que ça. Autant dire qu’après de belles retrouvailles comme il se doit en début de week-end, il n’y avait plus rien eu de magique. Elle avait du mal à le reconnaître, ce n’était plus l’homme pour lequel elle avait genre eu le coup de foudre. Il était distant, se montrer violent certaines fois. Et tout cela avait bien tracassé Amy et la tracassait encore d’ailleurs. Sûrement l’aimait-il plus ? Il faudrait qu’ils aient tous les deux une discussion, Amy le savait, mais elle redoutait ce moment là… Brefouille, une fois sa douche terminée, elle s’habilla puis voyant l’heure, elle partit sans prendre de petit déjeuner, étant déjà en retard. Elle s’arrêta en route pour s’acheter un café et un croissant. 5 minutes de retard. Finalement, elle avait réussi à limiter les dégâts. Ses employés étaient déjà là et ils étaient même en train d’ouvrir la boutique. Parfait. Elle leur dit bonjour, et se fit encore une fois draguer par un des deux, Julien Beniti. Certes, il était plutôt pas mal dans son genre, et même carrément canon mais voilà, elle avait de plus en plus de mal à le supporter. Elle ne faisait que repousser ses avances, mais il s’en fichait pas mal. Elle n’en pouvait plus et finit par rejoindre l’arrière boutique, sans avoir eu le dernier mot.

Amy s’occupait de tout ce qui était papiers dans l’arrière boutique, allant parfois à la caisse lorsque ses deux employés étaient déjà occupés avec des clients. Ce fut sur les coups de 10h30 qu’elle entendit un gros bruit, et même un cri. Se demandant ce que cela pouvait être, elle se hâta de rejoindre la boutique. Becky. En personne. On ne change pas les bonnes habitudes n’est-ce pas. Amy s’approcha d’elle, l’attrapa par le bras, et lui dit :

Il y aura-t-il un jour où tu arriveras à entrer ici sans jouer à la femme en détresse ? Elle la fusilla du regard, voyant les clients regarder Becky d’un drôle d’œil puis finit par lui sourire avant d’apercevoir la glace géante qu’elle avait dans la main. C’est quoi de ça ? Haaaan Becky, mais tu es folle. Tu vas en mettre partout, dites moi que je rêve, dites moi que je rêve, dites moi que je rêve, dites moi que je rêve ….

Rebecca avait passé le week-end à taper un article pour le journal local. Il fallait qu’elle fasse à nouveau ses preuves et c’était très frustrant. Elle avait étudié très longtemps le journalisme, elle avait fait d’énorme sacrifice pour faire partit de l’équipe très convoitée du « Londonew » et après cela elle avait du montré à tout le monde qui elle était. Oui c’est sur qu’être la fille d’un grandiose journaliste sportif pouvait parfois être plaisant mais pas lorsque vous voulez faire à peu de chose près, le même métier. Pistonnée, tout le monde avait cru que la petite Anderson était pistonnée. Pourtant c’est à force de travail et surtout grâce à son talent incomparable pour narrer les choses que Becky avait su faire sa place dans le métier.

Il était près de 9h, et la jolie brune commença doucement à ouvrir les yeux. Comme d’habitude elle s’était endormie non pas dans son lit, mais sur son bureau et plus précisément sur le clavier de son ordinateur portable ; on pouvait d’ailleurs voir la touche ‘j’ marquer sa joue. Dépitée et d’humeur boudeuse, la demoiselle s’enferma dans la salle de bain et refusa d’en sortir avant que la pièce ne devienne irrespirable à cause de la chaleur ambiante. Quand chose fut faite, Becky vagabonda dans l’appartement seulement vêtue d’une serviette de bain. Elle devait être à l’agence dans exactement 15 min mais la brunette n’en avait pas spécialement envie. Pourquoi ? Parce que là-bas la machine à café est en panne et que surtout ils n’ont même pas de boites de chocolat.

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Encore une matinée exécrable, encore une matinée à servir de bonniche aux autres. Mais contrairement à ce que vous pouvez penser, Rebecca ne se formalisait pas de ce genre de choses. Elle serait bientôt débarrassée de ces corvées. D’ailleurs elle allait couvrir l’événement qu’était la soirée Amanda’s Dream et cet article serait peut-être le commencement d’une nouvelle vie parfaite. Elle s’était forcée à rigoler aux blagues du personnel de l’étage, elle n’avait même pas bronché quand Chris, son patron, lui avait glissé un billet de 20 livres dans sa poche arrière de jean. Il fallait qu’elle reste stoïque face à tout. Wonder Woman en somme.

C’est donc à sa pause vers 10h30 que la petite tornade qu’elle était, quitta en trombe son travail. Elle devait absolument parler à Kiki car elle avait de plus en plus de mal à se contrôler. Elle voulait bien être cool, gentille, adorable mais il y’a quand même des limites quoi. Si cela continuait comme ça, elle allait bientôt foutre la tête de son patron dans la déchiqueteuse. Mais avant d’entrer dans la sublime boutique de sa meilleure amie, la jeune femme décida de faire un arrêt chez le marchand de glace. Après avoir commandé une énorme glace vanille/chocolat avec coulis de caramel et supplément noisettes, amandes, cacahuète et chantilly elle se dirigea d’un pas pressé chez ‘Clothes over Amy’s’.

Nan mais vous ne pouvez pas faire attention ! Vous vous croyez où ? On est pas à votre hospice là !

Rebecca avait littéralement hurlé alors qu’une vieille qui ressemblait à Bugs Bunny ayant attrapé une jaunisse lui rentra dans le lard. Les gens d’aujourd’hui étaient tellement impolis que ça en faisait peur. Elle avait rattrapé de justesse sa glace mais n’avait pas put éviter que le mannequin à côté d’elle s’écrase au sol. C’est à ce moment là qu’Amy débarqua et l’emmena plus loin. Becky eut juste le temps de lancer un sourire d’excuse à Julien qui devait maintenant réparer ses dégâts.

Ses yeux se mirent à briller lorsque son amie désigna sa glace.

Ca mon amie, c’est une des sept merveilles du monde ! Et non je ne vais pas en mettre partout tu me prends pour qui ?

Rebecca avait esquissé un geste maladroit avec son bras, ce qui eu pour effet de faire tomber un bon quart de la glace sur le sol mais aussi sur une des robes. Elle fit de gros yeux et regarda son amie la mine déconfite, attendant simplement sa sentence.

Désolé mais c’est pas ma faute.

Quelle vulgarité. Depuis l’arrière boutique, lorsqu’Amy avait entendu hurler « On est pas à votre hospice là ! », elle n’avait pas hésité une seconde. C’était Becky, il n’y avait qu’elle pour parler de la sorte, non pas que la jeune femme était d’une vulgarité folle, mais tout de même, il lui arrivait très souvent de parler sans réfléchir et sans penser aux conséquences de ses paroles, et surtout il lui arrivait bien souvent de parler plus vite qu’elle ne pensait vraiment. Ce qui était d’une logique folle, je l’avoue, mais bon il ne fallait pas s’attendre à autre chose venant de la part de la jeune Anderson. Bref, Amy s’était donc dépêchée et s’était ruée vers la boutique, où la cliente qui avait du affronter la non-reflexion de Becky, vexée, et surtout blessée par ses paroles, venait de dire qu’elle ne remettrait pas les pieds ici. La jeune Jenkins ne put s’empêcher de fusiller du regard sa meilleure amie, ou peut-être ex meilleure amie d’ici peu si elle continuait à faire fuir tous ses clients, puis se répandit en excuse devant sa cliente :

Excusez la, elle n’a pas toujours toute sa tête, je joue parfois le rôle de maman avec elle, enfin vous comprenez… Prenez donc un accessoire, ça sera cadeau de la maison.

Elle lui fit son plus beau sourire puis lorsque sa cliente accepta et repartit avec une bague, Amy poussa un gros soupir, appela Julian qui n’oublia pas de lui mettre la main aux fesses une fois de plus pour qu’il répare les dégâts, puis attira Rebecca dans un coin. C’est alors qu’elle aperçut la glace géante que son amie avait dans sa main. AAAAAAAAAAAAAAAAAAAH, catastrophe, c’était tout juste si Amy ne commençait pas à s’arracher les cheveux. Heureusement qu’elle n’avait pas quelque chose de bien lourd à sa portée, car vous pouvez être sûrs que Becky aurait reçu un gros coup et serait dans le cirage par terre. Non mais franchement, elle était complètement folle et inconsciente. Elle allait la ruiner, c’était pas possible autrement.

Je te prends pour qui ? Pour ce que tu es ma belle, ah ah ah. C’est alors que Becky fit tomber de la glace par terre et sur une robe. La preuve. Amy leva les yeux au ciel, se mordit la lèvre ce qui a eu pour effet d’ailleurs de voir une goutte de sang apparaître. Elle fallait qu’elle se calme avant de parler, sinon elle allait commettre un meurtre, c’était clair. Elle attrapa le bras de son amie, prit la glace, l’écrasa sur la joue de son amie puis jeta le reste à la poubelle puis appela Julien pour qu’il nettoie, de nouveau les dégâts de la tornade nommée Becky. Elle fit alors un grand sourire purement hypocrite à son amie…

Voilà, comme ça on est quitte toi et moi. Et la prochaine fois que tu provoques autant de dégâts ici, je commet un meurtre, si tu vois ce que je veux dire, déjà que j’ai pas assez de soucis comme ça, et toi tu m’en rajoutes. C’est pas le rôle de la parfaite meilleure amie tu sais ?! Elle poussa un gros soupir, entraîna Becky dans l’arrière boutique puis continua, Sur ce, quel bon vent t’amène ma chérie ? Ne me dis pas que tu as inondé la salle de bains, fait exploser la cuisine en préparant ton petit déj' et perdu la clé sinon là je te préviens, je t'étrangles directement.